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Concours d'animaux de boucherie A Montmarault - Un plateau de poids et de choix qui fait recette

Accueilli depuis l’an dernier au sein de la Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie de haute qualité (Fncab), le comice de Montmarault (Allier) où le blanc charolais rayonne, s’est montré le jeudi 20 novembre à la hauteur de son nouveau statut et a fait recette ! Les 134 bovins assurant un plateau de poids et de choix, les acheteurs ne sont pas restés sur leur faim…

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En fin d’année, le concours de Montmarault figure en bonne place sur l’agenda des éleveurs : 44, contre une trentaine en 2013, venus pour la plupart de l’Allier (35), tablaient sur la notoriété du rendez-vous où l’essentiel du plateau intègre les filières qualité, et les génisses sont aux avant-postes.

« Les effectifs sont en hausse de 35 % avec notamment une recrudescence de vaches, car les cours en ferme ne sont guère rémunérateurs, mais nous avons veillé au grain avec quelques bêtes refusées et les génisses, le saint des saints, restent majoritaires. Il en va de l’image haute qualité de notre concours ! » plaide Roger Chevalier, le président du Comité organisateur.

Une dynamique qui n’a pas échappé à Pierre Dosson, trésorier de la Fncab, chargé d’étudier la candidature de Montmarault. « Depuis six ans que je juge ici, j’ai apprécié la motivation des organisateurs, leur volonté de bien faire afin de bonifier la présentation. Aujourd’hui, il n’y a rien à redire au niveau de l’organisation et la qualité du plateau a évolué de façon phénoménale ! Dans cette région d’élevage, la manifestation a toute sa place, avec un calendrier porteur à quelques semaines des fêtes de fin d’année. Je constate d’ailleurs qu’il y a autant de visiteurs que sur des concours à la notoriété plus grande… ».

Autant d’acheteurs potentiels qui se sont manifestés dans les travées. Au final, une nouvelle fois quasi tous les animaux ont été négociés avec une valorisation à la clef supérieure au marché conventionnel en moyenne de 30 à 40 cts pour les 56 génisses et 19 châtrons et plus étonnant de 40 à 60 cts de plus pour les 53 vaches même si dans cette catégorie on constatait de grandes variations de prix.

Bref, les acheteurs ne se sont pas montrés « ingrats ». « Il y a une réelle valorisation des animaux correspondants aux filières qualité et de bonne conformation, notamment pour les fêtes de fin d’année où il y a une demande en bêtes ayant une plaque à faire valoir… chacun y trouve son compte », résumait Roger Chevalier.

Une dynamique commerciale symbolisée par la remise par le Comité des concours du diplôme de la Confédération Française de la Boucherie-charcuterie-traiteur, une première sous le marché couvert de Montmarault, à un boucher local qui s’est porté acquéreur à 8 euros le kilo des trois femelles du 1er prix d’ensemble engraisseur où figurait la grande championne du jour.

Thierry Lamouroux s’est adjugé le Grand prix d’honneur mâle. (©Acti-Ouest)

Super boucherie pour supermarché

Un supermarché avec un rayon viande géré à la façon d’une boucherie traditionnelle, une exception mais une vocation pour le directeur du magasin, Joël Defretière. « Fils d’agriculteurs, boucher de métier, je ne pouvais pas faire autrement ! ». Lorsqu’en juillet 2007 après une réflexion longuement mûrie, il reprend une enseigne à Chambon-sur-Voueize, bourgade rurale de la Creuse, et passe de l’artisanat au monde de la distribution, il conserve la philosophie de l’artisan dans son métier, la viande.

« Je dirige un des rares supermarchés en France qui achète ses bêtes sur pied. Génisses, vaches, veaux et agneaux sont négociés directement en ferme et sur quelques concours comme ici à Montmarault avec trois jeunes vaches, ou Boussac et Montluçon. Je gère également le ramassage et le retour des carcasses, la découpe étant confiée à l’abattoir de La Châtre, là aussi en privilégiant autant que faire se peut, la proximité ».

Bref, Joël Defretière a poussé le bouchon loin mais récolte les fruits de son travail : « mon linéaire boucherie traditionnelle est une locomotive pour le magasin et chacun y trouve son compte, le producteur, le distributeur et le consommateur qui a de la viande de qualité à prix supermarché ».

« Un tour de force » qui ménage le pouvoir d’achat…

Comme en 2013, le Gaec Denis-Daniel (St-Bonnet-de-Four) décroche le 1er prix d’ensemble engraisseur, emmené cette année par le Grand prix d’honneur femelle. (©Acti-Ouest)

Le nœud du problème ce sont les exportations et non les importations

Si les importations sont souvent pointées du doigt afin d’expliquer le marasme qui touche la filière bovine, pour Raphaël Colas, responsable du site Socaviac Feder de Villefranche-d’Allier, qui sur le concours de Montmarault totalise plus de 50 % des achats, le nœud du problème ce sont les exportations et non les importations.

« La France exporte moins et cela s’est accentué depuis l’embargo russe où la Pologne notamment s’est retournée sur le marché italien qui est le plus rémunérateur… et notre premier débouché en maigre et en viande à l’export. Cela impacte à la fois les exports de carcasses de JB français et les JB produits en Italie issus pour la grande majorité de broutards français ; nos taurillons qui ne traversent plus les Alpes se retrouvent alors sur le marché national. Ainsi, malgré le fait que notre production soit normale, le marché est déséquilibré. Le nœud du problème, ce ne sont pas les importations, même si elles ont légèrement progressé.

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